ALLÔ DMA - GUY LEBLEU

Cette série porte le nom d’une émission choc de la station Radio-Luxembourg, ancêtre de RTL et sponsor du journal Pilote à son lancement. DMA signifie : Dix millions d'auditeurs ; l'un de ses rédacteurs en chef était Armand Jammot, futur grand producteur de télévision (comme l'émission de divertissement "Des chiffres et des lettres"). Parmi les autres journalistes de l'équipe figurent Philippe Gildas, Pierre Bellemare, Euloge Boissonade, etc. Ces journalistes apparaissent parfois sous leur nom et leur physique au fil des planches de la BD, tandis que le personnage fictif de Guy Lebleu évoque un vrai reporter de l'émission du nom de Michel Leblanc... Le journaliste Michel Leblanc, de l’émission Allô DMA, sur Radio-Luxembourg, a servi de modèle (au moins pour le nom) à Guy Lebleu, héros de la BD de JMC et Raymond Poïvet ; ce dernier a toutefois «inventé» le portrait du personnage. Photo extraite d’un article sur Allô DMA, intitulé "Aux 4 coins du monde… aux 4 coins de l’aventure, les reporters", dans Pilote du 7 janvier 1965. La série dans Pilote présente des aventures politico-policières trépidantes, de longue haleine. Mais au départ le propos était un peu différent. Voici ce qu'écrivit Jean-Michel Charlier, dans les pages mêmes de Pilote, en guise de présentation : "Le héros de cette nouvelle série accompagnera les reporters de Radio-Luxembourg dans leurs perpétuels déplacements : l'actualité servira de décor à cette nouvelle histoire qui se situera tour à tour à Cuba, Moscou, Pékin, au Sahara, en Amérique, etc.". En fait la série bifurquera rapidement vers une aventure traditionnelle de journalistes enquêteurs et l'on y verra très peu les (vrais) grands reporters d'Allô DMA. Il faut savoir aussi que ces derniers avaient un peu protesté car ils ne se reconnaissaient pas sous le crayon de Raymond Poïvet... Le confrère et complice de Guy Lebleu dans certaines histoires s'appelle Christian Brincourt, véritable nom d'un reporter bien connu dans les décennies 1970 à 1990 à la télévision française. Christian Brincourt, que le dessinateur Raymond Poïvet dessina d'après photos, avait effectivement commencé dans la métier en participant à l'émission (réelle) Allô DMA. Jean-Michel Charlier a reconnu que Guy Lebleu a pour modèle Christian Brincourt, reporter baroudeur surnommé à l'époque "M. Sparadrap" en raison des coups et blessures reçus à l'occasion de ses enquêtes musclées... Guy Lebleu lui-même, dans la dernière histoire de la série BD, est passé à l'ORTF, unique chaîne de télévision française à l'époque : une prémonition de la part du scénariste, alors que la plupart des journalistes cités plus haut ont par la suite effectivement fait carrière à la télé - ainsi que Jean-Michel Charlier, d'ailleurs : voir dans ce site les pages consacrées à ses travaux sur les trois principales chaînes françaises à son époque. La série BD Allô DMA se décomposera en sept histoires (plus deux gags hors série), traitant en fait quatre thèmes différents et successifs (et de longueurs également différentes, aucun album n’étant prévu et n’obligeant pas le scénariste à un format type). Ce sont les activités débordantes de JMC, l'absence de projet de publication en albums ainsi que le changement d'orientation du journal Pilote sous l'impulsion de René Goscinny, qui contraindront les deux auteurs à arrêter la série. Allo D.M.A. Allo D.M.A. second épisode Poisson d'avril Les pirates de la nuit Lebleu reporter daguerréotypiste L'organisation X.X.X. Mort en tous genres La cité secrète de la mort 15 milliards de diamants Au tout début du premier épisode d'Allô DMA, le dessinateur Raymond Poïvet avait réalisé des dessins au lavis. Ce qui fut le cas des planches 1 et 2 publiées dans le numéro du 26 octobre 1961 de Pilote qui fêtait son deuxième anniversaire (ci-dessus : un extrait de la planche 2). Dans ce même numéro anniversaire et à l'occasion du début d'Allô DMA, le journal présenta sur une double page la station Radio-Luxembourg ainsi qu'un "écorché" des célèbres studios de la rue Bayard à Paris. Une double page suivante publia un grand "écorché" de la Villa Louvigny à Luxembourg même, où se trouvaient les installations principales de la radio. Les lecteurs de Pilote savent depuis la planche 3 d'Allô DMA que le héros s'appelle Guy Lebleu ; mais pendant plusieurs semaines, dans le résumé figurant au-dessus de chaque planche hebdomadaire, il est toujours prénommé Jacques… (ici, planche 7 dans le numéro du 30 novembre 1961). Ci-dessus : un extrait de la planche 29, publiée en bicolore dans Pilote d'octobre 1962. La longue aventure, sans titre connu, du second volet des aventures de Guy Lebleu confronté aux anciens nazis a été publiée par les éditions Glénat en 1976 dans un album Noir et blanc de plus de 100 pages. La couverture (en couleur, elle : voir ci-contre) est une composition réalisée avec une partie d'une image extraite de la planche 66 et une partie d'une autre, dans la planche 67. Un gag avec Guy Lebleu, qui intervient à la veille du 1er avril 1964, en plein suspense au sein de l’histoire Allô DMA n°2… Moitié supérieure de la planche 18, telle qu'elle a paru dans le journal Pilote avec son bandeau de titre, fin décembre 1964. Ci-dessous, une autre version. Quand il fut directeur de la rédaction de Tintin-France, Jean-Michel Charlier replaça quelques anciennes BD de son cru, dont Les Pirates de la nuit, qui passa dans le magazine en 1976/77. Les couleurs ont été refaites pour l'occasion... mais mal comme on le remarque avec cette voiture Citroën dont la couleur passe du rouge au bleu en "quelques instants" comme l'indique le texte narratif... Guy Lebleu transposé en 1864 à l’occasion d’une série de gags publiés dans l’ensemble du magazine Pilote du 3 décembre 1964. La vraie équipe d’Allô DMA à Radio-Luxembourg au début des années 1960 : Pierre Bellemare à gauche et à l’extrême droite, Armand Jammot assis, deux autres que nous n’identifions pas (et Guy Lebleu, le journaliste imaginé pour la BD, debout derrière Armand Jammot). Extrait de la planche 22 publiée dans le magazine Pilote du 21 octobre 1965. Mort en tous genres paraissait parfois en bichromie dans Pilote (ici, numéro du 7 octobre 1965). Dans Pilote du 13 janvier 1966, extrait de la planche 14 de La Cité secrète de la mort (avec le héros déguisé et les cheveux teints en noir). Extrait de la planche 31 publiée dans le magazine Pilote du 3 novembre 1966. Autre replacement d'un épisode d'Allô DMA dans Tintin-France, en 1977. Ici, moitié supérieure de la planche 59.