Planches du CSA

Les lettres CSA signifient : Club Spirou Aviation. Georges Troisfontaines, le dynamique patron de Jean-Michel Charlier, avait créé avant guerre cette sorte de regroupement de jeunes lecteurs du journal de Spirou, passionnés par l'aviation, un domaine à défricher à l'époque et en constant développement. Dans les pages du magazine, la rubrique du CSA donnait chaque semaine des nouvelles sous la forme d'une planche didactique avec des dessins, des fiches techniques, des jeux et des bandes dessinées. C'est un Jean-Michel Charlier à ses débuts malhabile, reconnaissons-le, qui, sur des textes de Georges Troisfontaines, dessine donc la page illustrée du CSA dans Spirou dès le numéro 1 de l'année 1944 (à l'approche de la Libération, le journal étant autorisé à reparaître à l'automne), jusqu'en septembre 1946. La participation du jeune dessinateur, qui suivait parallèlement des études de Droit à l'université, y était presque régulière ; il signait parfois Flettner, du nom d'un ingénieur allemand spécialiste de l'aérodynamique ; un organe mécanique du système de pilotage d'un avion porte aussi ce nom. A partir de 1945, JMC met en images les textes qu'il commence à écrire à son tour : fiches techniques, nouvelles...

La principale bande dessinée de la page du CSA expliquait les rudiments du pilotage d'un avion ou d'un planeur sous le titre : le Cours du chef pilote. Ci-dessus le strip du numéro 435 du 15 août 1946 ; Georges Troisfontaines, lui-même pilote, rédigeait les textes et dialogues, qu'il signait souvent du pseudonyme de Georges Cel.

Pendant une période de plusieurs mois fin 1945 et début 1946, la bande dessinée didactique du Cours du chef pilote était en couleur ; les dessins sont toujours de Jean-Michel Charlier (ici en avril 1946).

Une illustration et une "titraille" de JMC pour la page didactique du CSA dans Spirou en 1946. Textes de Georges Cel, pseudonyme de Georges Troisfontaines le directeur de l'agence World's Press.

L'"élève" de la BD, qui apprend les règles du pilotage et de la navigation aérienne, se prénomme Jim ; serait-ce la contraction phonétique des lettres J M, initiales de Jean-Michel ?